Les Déclarations modernes de Droit, et notamment les Déclarations américaines et françaises, Constitution, Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, etc., sont le débouché d’une vocation universaliste remontant à la Loi biblique, comme le rappelle la forme des tables de la Déclaration de 1789, universalisme qu’exprime de la façon la plus explicite leur extension dans la Déclaration universelle des Droits de Homme de 1948.
Universalisme, donc, des deux côtés de l’Atlantique. Qu’entend-on à l’heure où le meurtre de George Floyd vient de réveiller des pays ayant en commun cet héritage issu de la Bible ? — qu'il s’agit donc d'ouvrir, et pas de la brandir ! Qu'entend-on répéter ? Que, universalistes, nos institutions ne sont pas racistes ! Certes ! Mais il s'agirait peut-être plutôt de mettre en pratique ce qu’elles disent.
Que n’entend-on pas sur l’universalisme français, sur l’égalité des Droits qui y est traditionnelle, sous-entendant que ce ne serait pas le cas aux États-Unis et que cela nous protégerait de dérives similaires…
Voilà qui ressemble bien à un déni, le même que celui auquel s’en prenait le pasteur Martin Luther King, rappelant que l’égalité des Droits est certes dans les textes américains depuis longtemps, mais que pour les "noirs", cela ressemble à un chèque sans provisions ! C’est bien beau d’avoir des textes fondateurs semblables… Mais il s'agirait peut-être de vivre ce qu'ils portent.
La leçon universaliste des Droits de l’Homme est à mettre en pratique, sans quoi toutes les dérives restent possibles, des deux côtés de l'Atlantique, jusqu’à, comme on l’entend trop, inverser l’accusation de racisme à l’encontre de celles et ceux dont le cri ne parvient pas à percer la surdité de ceux qui sous prétexte d’universalisme des textes n’entendent pas que cela ne s’incarne pas concrètement, sauf à se mettre à la place de celles et ceux dont les droits ne parviennent pas au concret de leur vie. Le bel universalisme des Droits de l'Homme n’est pas là pour rester théorique.
Sans quoi, ce qui est le droit de tous, l’égalité, le respect, la dignité, risque de devenir le privilège de quelques-uns, et en l'occurrence, ne nous leurrons, des "blancs". Aussi quand on entend opposer universalisme et "privilège blanc", on est bel et bien devant un sophisme, comme si le privilège en question était d'ordre ontologique — plus beau, plus fort, etc., que n'a-t-on pas entendu de cet ordre. Le "privilège" en question relève, hélas, trop souvent d'états de fait, ce qui n'en fait pas une réalité de droit !… mais de déni de droit !
Où le sophisme devient redoutable, c'est en ce qu'il débouche sur l'idée que refuser ce déni en regrettant ce privilège de fait — privilège de ne faire qu’obtenir ses droits ! — , serait être mû par une supériorité paternaliste et condescendante à l'égard de celles et ceux à qui ces droits élémentaires en civilisation des Droits de l'Homme sont de fait refusés ! Refus dont l’héritage persiste, valant en réponse les actes visant les symboles célébrant les esclavagistes d'une époque, pas si lointaine, où on déniait à leurs victimes la légitimité de la revendication, pour eux aussi, des Droits de l'Homme, portée, par ex., pour la France, par les révoltés de Saint-Domingue, entraînant, en 1794, une première abolition de l'esclavage, rétabli par des figures célébrées, hélas, jusqu'aujourd'hui ! (Malgré, ou peut-être à cause du fait incontournable de "l'accumulation primitive du capital"…)
Le sophisme s'avère alors viser, consciemment ou inconsciemment (tant l'inconscient collectif, des deux côtés de l'Atlantique, resté engoncé dans l'héritage colonial et esclavagiste, qui persiste à être nié), à ébranler la solidarité, remarquée et louée par le militant des droits civiques, le Rev. Al Sharpton dans sa prédication lors de la cérémonie funèbre en mémoire de George Floyd, Al Sharpton se félicitant de ce qui est en train de changer vu le nombre de "blancs", de jeunes "blancs" dans les manifestations contre le racisme.
Il en est de même en France. Comme on l'a alors heureusement dit, toute la République était blessée lors des récents attentats islamistes antisémites, même celles et ceux qui, non-juifs, ne risquent pas de subir des actes antisémites ; de même celles et ceux qui ne sont pas "noirs" ne risquent pas de subir la discrimination raciste, allant jusqu'au meurtre. Dans les deux cas, c'est, hélas, un "privilège" que de n'être pas visé (pas un "privilège" de droit, évidemment, mais de fait). Dans les deux cas l’invocation de l'universalisme abstrait porte contre la solidarité avec ceux pour qui l'abstraction universaliste ne porte pas son fruit au concret de leur vie. Cette belle solidarité est au contraire à encourager !
Universalisme, donc, des deux côtés de l’Atlantique. Qu’entend-on à l’heure où le meurtre de George Floyd vient de réveiller des pays ayant en commun cet héritage issu de la Bible ? — qu'il s’agit donc d'ouvrir, et pas de la brandir ! Qu'entend-on répéter ? Que, universalistes, nos institutions ne sont pas racistes ! Certes ! Mais il s'agirait peut-être plutôt de mettre en pratique ce qu’elles disent.
Que n’entend-on pas sur l’universalisme français, sur l’égalité des Droits qui y est traditionnelle, sous-entendant que ce ne serait pas le cas aux États-Unis et que cela nous protégerait de dérives similaires…
Voilà qui ressemble bien à un déni, le même que celui auquel s’en prenait le pasteur Martin Luther King, rappelant que l’égalité des Droits est certes dans les textes américains depuis longtemps, mais que pour les "noirs", cela ressemble à un chèque sans provisions ! C’est bien beau d’avoir des textes fondateurs semblables… Mais il s'agirait peut-être de vivre ce qu'ils portent.
La leçon universaliste des Droits de l’Homme est à mettre en pratique, sans quoi toutes les dérives restent possibles, des deux côtés de l'Atlantique, jusqu’à, comme on l’entend trop, inverser l’accusation de racisme à l’encontre de celles et ceux dont le cri ne parvient pas à percer la surdité de ceux qui sous prétexte d’universalisme des textes n’entendent pas que cela ne s’incarne pas concrètement, sauf à se mettre à la place de celles et ceux dont les droits ne parviennent pas au concret de leur vie. Le bel universalisme des Droits de l'Homme n’est pas là pour rester théorique.
Sans quoi, ce qui est le droit de tous, l’égalité, le respect, la dignité, risque de devenir le privilège de quelques-uns, et en l'occurrence, ne nous leurrons, des "blancs". Aussi quand on entend opposer universalisme et "privilège blanc", on est bel et bien devant un sophisme, comme si le privilège en question était d'ordre ontologique — plus beau, plus fort, etc., que n'a-t-on pas entendu de cet ordre. Le "privilège" en question relève, hélas, trop souvent d'états de fait, ce qui n'en fait pas une réalité de droit !… mais de déni de droit !
Où le sophisme devient redoutable, c'est en ce qu'il débouche sur l'idée que refuser ce déni en regrettant ce privilège de fait — privilège de ne faire qu’obtenir ses droits ! — , serait être mû par une supériorité paternaliste et condescendante à l'égard de celles et ceux à qui ces droits élémentaires en civilisation des Droits de l'Homme sont de fait refusés ! Refus dont l’héritage persiste, valant en réponse les actes visant les symboles célébrant les esclavagistes d'une époque, pas si lointaine, où on déniait à leurs victimes la légitimité de la revendication, pour eux aussi, des Droits de l'Homme, portée, par ex., pour la France, par les révoltés de Saint-Domingue, entraînant, en 1794, une première abolition de l'esclavage, rétabli par des figures célébrées, hélas, jusqu'aujourd'hui ! (Malgré, ou peut-être à cause du fait incontournable de "l'accumulation primitive du capital"…)
Le sophisme s'avère alors viser, consciemment ou inconsciemment (tant l'inconscient collectif, des deux côtés de l'Atlantique, resté engoncé dans l'héritage colonial et esclavagiste, qui persiste à être nié), à ébranler la solidarité, remarquée et louée par le militant des droits civiques, le Rev. Al Sharpton dans sa prédication lors de la cérémonie funèbre en mémoire de George Floyd, Al Sharpton se félicitant de ce qui est en train de changer vu le nombre de "blancs", de jeunes "blancs" dans les manifestations contre le racisme.
Il en est de même en France. Comme on l'a alors heureusement dit, toute la République était blessée lors des récents attentats islamistes antisémites, même celles et ceux qui, non-juifs, ne risquent pas de subir des actes antisémites ; de même celles et ceux qui ne sont pas "noirs" ne risquent pas de subir la discrimination raciste, allant jusqu'au meurtre. Dans les deux cas, c'est, hélas, un "privilège" que de n'être pas visé (pas un "privilège" de droit, évidemment, mais de fait). Dans les deux cas l’invocation de l'universalisme abstrait porte contre la solidarité avec ceux pour qui l'abstraction universaliste ne porte pas son fruit au concret de leur vie. Cette belle solidarité est au contraire à encourager !
RP
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