La société laïque actuelle pose comme clef de voûte de la cité des principes qui font qu'aucune des religions qui ont traditionnellement pu structurer la cité n'y exerce ce rôle. On pourrait noter que cela déplace le sens que nous continuons pourtant de donner au mot religion. Si au plan de la cité le terme suppose faire lien commun (selon une des étymologies - relier - du mot religion), aucune religion ne joue plus ce rôle aujourd'hui.
Le protestantisme est en France très minoritaire, mais il a joué un rôle dans la mise en place du système laïque actuel dans le cadre duquel la Fédération Protestante représente les Églises qui en sont membres.
Le protestantisme français porte l'héritage d'une minorité persécutée, ayant connu sous l'Ancien Régime plus d'un siècle de clandestinité (de la révocation, en 1685, de l’Édit de tolérance dit Édit de Nantes, à un nouvel Édit de tolérance en 1687). On est en un temps où une religion majoritaire fait clef de voûte de la cité.
Les choses changent lors de la Révolution française, où la minorité protestante va réclamer plus que la tolérance, la liberté.
Un pasteur, député à l'Assemblée constituante de 1789, le pasteur Rabaut Saint-Étienne, sera le porte-parole de cette revendication. Rabaut Saint-Étienne a joué un rôle significatif dans l'adoption de l'article X de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 (qui est en arrière-plan de l'article XVIII de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948) dans la forme qui est la sienne : « nul de doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu qu'elles ne troublent pas l'ordre public ». L'incise « même religieuses » est due au pasteur Rabaut Saint-Étienne : nous voulons la liberté et pas seulement la tolérance.
L’articulation entre tolérance et liberté, qui ne relève pas d'une majorité qui octroierait cette tolérance à des minorités, apparaît dans la la fin de l'article : « pourvu qu'elles ne troublent pas l'ordre public ».
La minorité protestante, sortant alors de la clandestinité et de la persécution, se reconnaît dans une revendication de liberté, et pas seulement de tolérance, qui vaut pour toutes les autres minorités - selon la lecture que les protestants persécutés faisaient des textes de la Bible hébraïque rappelant l'exigence de respect de la dignité de quiconque : car toi aussi tu as été étranger au pays de l'esclavage (cf. Deutéronome 10, 19).
C'est ainsi qu'il me semble que le témoignage particulier de la minorité protestante française au sein d'une assemblée comme la nôtre est précisément celui d'une minorité, qui comme telle revendique la liberté de culte et de conscience. La question restant celle de l’articulation de cette liberté avec sa limite qu'est la tolérance : pourvu que ne soit pas troublé l'ordre public - qui décide ce qui est tolérable et ce qui ne l'est pas ?
Le protestantisme est en France très minoritaire, mais il a joué un rôle dans la mise en place du système laïque actuel dans le cadre duquel la Fédération Protestante représente les Églises qui en sont membres.
Le protestantisme français porte l'héritage d'une minorité persécutée, ayant connu sous l'Ancien Régime plus d'un siècle de clandestinité (de la révocation, en 1685, de l’Édit de tolérance dit Édit de Nantes, à un nouvel Édit de tolérance en 1687). On est en un temps où une religion majoritaire fait clef de voûte de la cité.
Les choses changent lors de la Révolution française, où la minorité protestante va réclamer plus que la tolérance, la liberté.
Un pasteur, député à l'Assemblée constituante de 1789, le pasteur Rabaut Saint-Étienne, sera le porte-parole de cette revendication. Rabaut Saint-Étienne a joué un rôle significatif dans l'adoption de l'article X de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 (qui est en arrière-plan de l'article XVIII de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948) dans la forme qui est la sienne : « nul de doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu qu'elles ne troublent pas l'ordre public ». L'incise « même religieuses » est due au pasteur Rabaut Saint-Étienne : nous voulons la liberté et pas seulement la tolérance.
L’articulation entre tolérance et liberté, qui ne relève pas d'une majorité qui octroierait cette tolérance à des minorités, apparaît dans la la fin de l'article : « pourvu qu'elles ne troublent pas l'ordre public ».
La minorité protestante, sortant alors de la clandestinité et de la persécution, se reconnaît dans une revendication de liberté, et pas seulement de tolérance, qui vaut pour toutes les autres minorités - selon la lecture que les protestants persécutés faisaient des textes de la Bible hébraïque rappelant l'exigence de respect de la dignité de quiconque : car toi aussi tu as été étranger au pays de l'esclavage (cf. Deutéronome 10, 19).
C'est ainsi qu'il me semble que le témoignage particulier de la minorité protestante française au sein d'une assemblée comme la nôtre est précisément celui d'une minorité, qui comme telle revendique la liberté de culte et de conscience. La question restant celle de l’articulation de cette liberté avec sa limite qu'est la tolérance : pourvu que ne soit pas troublé l'ordre public - qui décide ce qui est tolérable et ce qui ne l'est pas ?
RP
« Le dialogue interculturel : interaction entre culture et religion »
Rencontres du Conseil de l'Europe sur la dimension religieuse du dialogue interculturel
Bakou, Azerbaïdjan, 1-2 septembre 2014
« Le dialogue interculturel : interaction entre culture et religion »
Rencontres du Conseil de l'Europe sur la dimension religieuse du dialogue interculturel
Bakou, Azerbaïdjan, 1-2 septembre 2014
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