En perspective : l'Eglise protestante unie de France
L'union des luthériens et des réformés français est pour demain. Résoudre un dissensus de près de cinq siècles, c'est de cela qu'il s’agit. Restons modestes, nous ne sommes pas les premiers. Et gardons le sens de la mesure : luthériens et réformés français restons minoritaires en regard du reste du monde !
Il n’empêche : nous voilà partie prenante d’un mouvement d’une belle portée. Depuis l’échec de 1529, au colloque de Marbourg, où Luther et Zwingli ne parvenaient pas à s’accorder, les tentatives de réconciliation n’ont pas manqué.
Déjà un an après, en 1530, la Confession d’Augsbourg, qui symbolise la foi luthérienne jusqu’aujourd’hui, exprime pour partie cette volonté. C’est un des soucis de son rédacteur, Melanchthon, qui poussant encore ce souci, produira une autre version, en 1540, que Calvin signera. Mais c’est la version de 1530 qui s’imposera, ratifiée par le réformé Théodore de Bèze, qui l'inclut dans son Harmonie des confessions de foi.
Un peu plus de trente ans après, en 1561, au colloque de Poissy, la même Confession d’Augsbourg est à nouveau pressentie parmi les bases pour une réconciliation en France… entre catholiques romains et protestants !
Mais les sous-bassements philosophiques qui sont derrière les interprétations respectives du mode de la présence du Christ à la Cène sont alors décidément trop immédiatement présents !
Ce n’est que quatre siècles et demi après, en 1973, à Leuenberg, que réformés et luthériens (notamment) prendront acte de ce que les vocables, conditionnés par la philosophie dont le temps a permis la mise à distance, traduisent une foi commune, conviction scellée dans une Concorde, qui nous permet aujourd’hui de franchir un pas de plus : l’union.
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