Amen., film de Constantin Costa-Gavras, 2002
Dans l’Allemagne nazie. Chrétien protestant, bon mari et bon père de famille Kurt Gerstein (Ulrich Tukur) est recruté pour ses talents de chimiste par les SS, qui le chargent de combattre la vermine et les épidémies de typhus. Il s’acquitte au mieux de sa tâche, supervisant avec zèle la production de gaz Zyklon B. Ce qui ne l’empêche pas de s’émouvoir auprès du nonce de Berlin de l’euthanasie des pensionnaires des asiles. Il fait à l’occasion la connaissance d’un jeune jésuite, Riccardo Fontana (Mathieu Kassovitz), secrétaire du nonce. Un jour, lors d’une tournée d’inspection dans ce qu’il croit être un camp de travail, Gerstein découvre l’innommable : le Zyklon B est l’instrument de la “solution finale” et des milliers de juifs ont déjà été gazés…
Le film “Amen.” est une adaptation de la pièce de théâtre de Rolf Hochhuth, Le Vicaire (Der Stellvertreter, 1963).
Le film a été très critiqué par certains catholiques, pour qui il est partial et dénature la vérité historique. L’affiche, aussi, qui entremêle la croix latine et la croix gammée — élaborée par Oliviero Toscani, auteur d’affiches pour la société Benetton — a aussi provoqué l’indignation d’une partie de la communauté catholique, au point que plusieurs organisations ont introduit une action en vue d’interdire l’affiche auprès du Tribunal de grande instance de Paris.
Le film rejoint la thèse du livre de John Cornwell, Le pape de Hitler, l’histoire secrète de Pie XII, éd. Albin Michel 1999 (Hitler’s Pope, London, 1999).
Une autre approche est développée dans le livre de David Kertzer, Le Vatican contre les juifs, Le rôle de la papauté dans l’émergence de l’antisémitisme moderne, éd. Robert Laffont, 2003 (The Pope against the Jews, New York, 2001). Cette autre approche “disculpe” relativement Pie XII en l’inscrivant dans une tradition qui le précède largement.
Un troisième point de vue est donné par Marc-André Charguéraud, Les Papes, Hitler et la Shoah, 1932-1945, éd. Labor & Fides, 2002. Il inscrit l’attitude papale dans la complexité de la situation de l’époque.
Le film “Amen.” est une adaptation de la pièce de théâtre de Rolf Hochhuth, Le Vicaire (Der Stellvertreter, 1963).
Le film a été très critiqué par certains catholiques, pour qui il est partial et dénature la vérité historique. L’affiche, aussi, qui entremêle la croix latine et la croix gammée — élaborée par Oliviero Toscani, auteur d’affiches pour la société Benetton — a aussi provoqué l’indignation d’une partie de la communauté catholique, au point que plusieurs organisations ont introduit une action en vue d’interdire l’affiche auprès du Tribunal de grande instance de Paris.
Le film rejoint la thèse du livre de John Cornwell, Le pape de Hitler, l’histoire secrète de Pie XII, éd. Albin Michel 1999 (Hitler’s Pope, London, 1999).
Une autre approche est développée dans le livre de David Kertzer, Le Vatican contre les juifs, Le rôle de la papauté dans l’émergence de l’antisémitisme moderne, éd. Robert Laffont, 2003 (The Pope against the Jews, New York, 2001). Cette autre approche “disculpe” relativement Pie XII en l’inscrivant dans une tradition qui le précède largement.
Un troisième point de vue est donné par Marc-André Charguéraud, Les Papes, Hitler et la Shoah, 1932-1945, éd. Labor & Fides, 2002. Il inscrit l’attitude papale dans la complexité de la situation de l’époque.
Il s’agit aussi, avec “Amen.”, d’un récit de la vie du personnage historique de Kurt Gerstein.
Kurt Gerstein (11 août 1905, Munster - 25 juillet 1945, France) était un officier nazi allemand qui au cours de la Seconde Guerre mondiale fut affecté à l’Institut d’Hygiène de la Waffen-SS de Berlin ou il organise l’achat du gaz pour le camp de Auschwitz. Fait rare parmi les SS, il prend conscience du crime auquel il est en train de participer, et décide de rédiger des rapports et d’informer du génocide des représentants de la Suède et de la Papauté.
En 1945, Kurt Gerstein se livre aux Alliés en croyant à une remise en liberté mais est en fait battu et torturé peu de temps après par ses geôliers français (il est incarcéré à Paris).
Le 25 juillet 1945, son corps est retrouvé pendu. On conclut au suicide, à moins qu’il ne soit assassiné par ses codétenus SS, ou par ses gardiens. Son cadavre a quant à lui disparu. Il sera réhabilité 20 ans après sa mort.
Extrait du Rapport Gerstein, dit Rapport I :
“Le lendemain matin, peu avant 7 heures, on m’informe que dans 10 minutes, le premier transport va arriver ! Effectivement, quelques minutes après, le premier train arrivait de Lemberg. 45 wagons remplis de 6 700 personnes, dont 1 450 d’entre elles étaient déjà mortes à leur arrivée”.
Extrait du Rapport Gerstein, dit Rapport II :
Dans le train qui le ramenait à Berlin, Gerstein rencontra le diplomate suédois en poste à Berlin, Göran von Otter. À propos de cette rencontre, Gerstein écrivit : “Je lui ai dit : Si les Alliés, au lieu de larguer des bombes, envoyaient par avion des millions de tracts intelligents et bien écrits, qui informeraient le peuple allemand de tout ce qui se passe, serait-il possible que dans quelques semaines ou quelques mois, les Allemands en aient fini avec Hitler ?”.
Bien que rapporté par von Otter aux autorités suédoises, son témoignage resta dans un tiroir. Pourtant cette stratégie d’informer le peuple allemand afin qu’il se révolte contre Hitler révèle l’intelligence de Kurt Gerstein. Mais les Alliés voulaient-ils que le peuple allemand obtienne la fin de la guerre après avoir mis Hitler hors d’état de nuire comme le souhaitaient les responsables de l’attentat contre ce dictateur ? À la Conférence de Casablanca tenue déjà au début 1943, la décision est prise sans ambiguïté pour un “unconditional surrender”, pour une reddition sans conditions. La paix voulue par les Alliés serait construite sur la ruine de l’Allemagne.
Extrait du Rapport Gerstein, dit Rapport III :
“En tout cas, je m’arrangeais pour que l’acide prussique, aussitôt après avoir été livré dans les camps de concentration de Oranienburg et Auschwitz, disparaisse, afin de ne pouvoir être utilisé dans un but de désinfection. C’était un peu risqué pour moi, mais j’aurais pu dire que le poison se trouvait déjà dans un état dangereux de décomposition. Je suis sûr que Günther voulait se procurer le poison pour tuer éventuellement des millions de gens. Cela suffisait pour environ 8 millions de personnes, 8.500kg. Pour 2.175kg, j’ai joint les factures”.
En parlant d’acide prussique, Kurt Gerstein fait référence à l’acide cyanhydrique vendu sous le nom commercial de Zyklon et produit aussi en France.
Extrait de la dernière lettre de Kurt Gerstein à sa femme :
“Je ne sais pas encore quand je reviendrai. Jusqu’à maintenant, je jouis d’une grande liberté et j’espère qu’il en sera ainsi auprès de la prochaine instance. J’ai aussi beaucoup de chance avec les conditions d’incarcération – chambre et nourriture. Mais je ne peux pas en dire plus, étant donné qu’on s’intéresse beaucoup à mon cas, et que je dois comparaître comme témoin principal pour les crimes de guerre devant le tribunal international. Je t’embrasse, ainsi que ton père et les enfants. Kurt (26 mai 1945)”.
(Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Amen.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vicaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kurt_Gerstein
http://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=4)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Vicaire
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kurt_Gerstein
http://www.cinemovies.fr/fiche_film.php?IDfilm=4)
"Une détresse telle qu'il n'y en a pas eu
depuis le commencement du monde...
Les puissances des cieux seront ébranlées..."
(Matthieu 24, 21 & 29)
depuis le commencement du monde...
Les puissances des cieux seront ébranlées..."
(Matthieu 24, 21 & 29)
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