2018 ans que les cieux nouveaux et la nouvelle terre sont en marche, selon un autre récit de la Création ! Un autre « au commencement », outre celui des 5778 ans du calendrier juif qui nous séparent du premier récit de la Création : lors de ce premier commencement, au récit de la Genèse, Dieu créa…
Puis à nouveau retentit au début de l’Évangile de Jean cette même parole, « au commencement », tout aussi fondée au-delà du temps que celle de la Genèse concernant ce monde enraciné dans des strates qui plongent jusqu’aux milliards d’années du temps cosmique.
L’Évangile de Jean reprend les termes du début de la Genèse pour nous dire l’avènement du monde nouveau. Comme pour la Création qui déroule son histoire, le monde nouveau est fondé dans l’éternité. Ici commence la germination d’un monde bientôt dévoilé dans la résurrection de l’enfant de Noël au dimanche de Pâques : aujourd’hui, an 2018 de la célébration d’une germination — promesse de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre.
Jean 1, 1-18
La Parole est au commencement, en vis-à-vis de Dieu, tournée vers Dieu. Tournée vers Dieu, en vis-à-vis comme l'image est en vis-à-vis dans le miroir qui réfléchit cette image. Dans le vis-à-vis de sa Parole, Dieu réfléchit, la Parole est Dieu même réfléchissant ; « la Parole était Dieu » — le mot pour Parole qu'emploie l’Évangile de Jean étant en grec le même mot que pour « raison » ; c'est le mot — logos — qui a donné « logique ». Dieu réfléchit, réfléchit en lui-même, Dieu raisonne, puis il parle, exprimant ce raisonnement — parole de lumière.
Selon l’Évangile de Jean, l'expression par excellence de ce raisonnement en Dieu, de ce vis-à-vis éternel de Dieu et de sa Parole, comme son reflet, sa réflexion, est Jésus-Christ, Parole de Dieu devenue chair (Jean 1, 14). Lorsque Dieu l’exprime, le monde prend forme et s'éclaire (ainsi le dit Colossiens 1, concernant Jésus-Christ : « tout a été fait en lui, par lui et pour lui »).
Face à cela, les ténèbres naturelles sont le signe qu'il est une limite à la pénétration de la lumière créatrice : ne pas la recevoir. Même la lumière naturelle ne le peut la recevoir ! Soleil et astres ne sont créés qu'au quatrième jour du récit de la création de la Genèse. Le même récit qui donne la lumière aux origines, dans la parole divine des origines : « Dieu dit : "que la lumière soit", et la lumière fut ».
Mais que de possibilités s'ouvrent par l'accueil de cette lumière : le pouvoir de devenir enfants de Dieu, juste par l'accueil, dans la foi, de cette Parole et de sa lumière, par l'accueil de cette Parole donnée d'abord dans le ministère des prophètes, de Moïse à Jean le Baptiste, Loi et Prophètes, qui pour être témoins de la lumière, ne donnent pas pour autant, dit l'Évangile, le pouvoir de la vivre en vérité, dans la chair.
Conçus dans une Parole de lumière qui précède toute lumière, cette lumière qui nous éclaire tous qui sommes venus dans le monde, nous voilà dans un monde trop souvent ténébreux, chargé de souffrance et d’humiliation, qui est d'être au temps où tout se corrompt, s'use, comme jusqu'à abîmer l’éternité…
C'est là-même, dans la nuit, que la Parole qui nous précède et nous fonde dans sa lumière d'éternité nous a rejoints, devenant chair pour qu'au cœur de notre chair nous percevions notre être d'éternité, notre vérité cachée sous le désespoir de l’humiliation et de la nuit de la chair, à présent promise à la vérité de la grâce.
La lumière créatrice est devenue chair. Avant le verset 14, on est avant l'Incarnation, avant la venue en chair de Jésus. C'est cette même Parole, créatrice, au commencement de toute chose, qui est venue à nous à Noël, graine de lumière, pour ensemencer toute chose, pour mener le monde, la Création, à son achèvement. C'est à cette Parole des origines, créatrice, que renvoie ce commencement de l’Évangile de Jean, et à la lumière qui en est le premier effet. Une lumière qui précède toute lumière, vraie lumière, qui éclaire tout humain venant dans le monde.
Elle nous illumine, dès l’instant où nous venons à la vie. C'est en elle que nous apparaissons quand la Parole qui nous fait exister est prononcée, toutes choses qui précèdent son Incarnation, sa venue en chair. Et lorsque nous venons au jour, notre naissance, le jour naturel qui nous éclaire est alors symbole de cette lumière qui le précède de toute l'éternité.
Elle vient à nous à Noël, commençant à répandre le monde de la résurrection comme par une graine de lumière. Le déroulement de la Création est alors le développement de cette illumination du monde, de sa sortie du chaos et des ténèbres.
C'est de la sorte que, graine de lumière et de résurrection, cette même Parole qui nous fait venir à l'être peut aussi nous faire venir à la vie de Dieu, pourvu que nous l'accueillions. Car la Création, le monde, les siens : les humains, dès lors qu'ils ne reçoivent pas la Parole par laquelle ils existent, sont dans les ténèbres, selon que c'est cette Parole qui sépare la lumière des ténèbres.
La grâce venue par Jésus-Christ parle alors du pouvoir de devenir enfants de Dieu. L'écoute de la Parole venue sous la forme de la Loi, donnée par Moïse, premier témoin, et des Prophètes, où Jean le Baptiste, selon les Évangiles, annonce l'Incarnation de la Parole, le devenir chair de la Parole, qui, reçue, donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu à autant de porteurs de cette Parole qui fait venir à la vie — lesquels enfants de Dieu ne sont pas nés de la chair ni du sang, ni d'une volonté d'homme, mais de Dieu.
La grâce seule peut faire franchir ce pas de la vérité incarnée ! Elle est, nous dit Jean, manifestée en Jésus-Christ, qui fait connaître celui que nul n'a jamais vu : le Père.
Connaître le Père se fait dans l'accueil de la Parole, dans la chair, c'est-à-dire dans le fait de vivre de la Parole qui fait vivre, de voir de la lumière qui illumine nos yeux, nos vies. Connaître, c'est être en communion. Cette possibilité nous est dévoilée par Jésus-Christ, communion vivante avec Dieu, rencontre pleine de Dieu. Et de cette plénitude, dit l'Évangile, nous recevons tous.
Cette Parole, venue il y a deux mille ans en Jésus, Parole éternelle qui nous a créés, Parole éternelle qui nous illumine — vient naître en nous pour nous rendre féconds en Dieu, croissant jusqu'en la résurrection, et faire germer en nous la grâce de l'accueillir d'où qu'elle vienne ; de ne pas endurcir notre cœur lorsque nous l'entendons par la bouche de tous ses témoins, de Moïse à Jean le Baptiste, puis aux Apôtres et à tous les anonymes que nous côtoyons peut-être sans le savoir… Et tous ceux, qui jusqu’aux confins du monde sont témoins des possibilités qu’ouvre cette parole. Accueillir la Parole créatrice, illuminatrice, source de la vie nouvelle, ouvre la création nouvelle. Cette Parole, Fils unique de Dieu, en qui demeure pour nous le pouvoir de devenir nous aussi enfants de Dieu.
Puis à nouveau retentit au début de l’Évangile de Jean cette même parole, « au commencement », tout aussi fondée au-delà du temps que celle de la Genèse concernant ce monde enraciné dans des strates qui plongent jusqu’aux milliards d’années du temps cosmique.
L’Évangile de Jean reprend les termes du début de la Genèse pour nous dire l’avènement du monde nouveau. Comme pour la Création qui déroule son histoire, le monde nouveau est fondé dans l’éternité. Ici commence la germination d’un monde bientôt dévoilé dans la résurrection de l’enfant de Noël au dimanche de Pâques : aujourd’hui, an 2018 de la célébration d’une germination — promesse de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre.
RP, Billet PO janv. 2018, n° 421
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Jean 1, 1-18
1 Au commencement était la Parole ; et la Parole était avec Dieu ; et la Parole était Dieu.
2 Elle était au commencement avec Dieu.
3 Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle.
4 En elle était vie, et la vie était la lumière des humains.
5 La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont pas reçue.
6 Survint un homme, envoyé de Dieu, du nom de Jean.
7 Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui.
8 Ce n'est pas lui qui était la lumière ; il venait rendre témoignage à la lumière.
9 La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain ; elle venait dans le monde.
10 Elle était dans le monde, et le monde est venu à l'existence par elle, mais le monde ne l'a jamais connue.
11 Elle est venue chez elle, et les siens ne l'ont pas accueillie ;
12 mais à tous ceux qui l'ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu
— à ceux qui mettent leur foi en son nom.
13 Ceux-là sont nés, non pas du sang, ni d'une volonté de chair, ni d'une volonté d'homme, mais de Dieu.
14 La Parole est devenue chair ; elle a fait sa demeure parmi nous, et nous avons vu sa gloire, une gloire de Fils unique issu du Père ; elle était pleine de grâce et de vérité.
15 Jean lui rend témoignage, il s'est écrié : C'était de lui que j'ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car, avant moi, il était.
16 Nous, en effet, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce ;
17 car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ.
18 Personne n'a jamais vu Dieu ; Dieu Fils unique, qui est dans le sein du Père, nous l'a fait connaître.
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La Parole est au commencement, en vis-à-vis de Dieu, tournée vers Dieu. Tournée vers Dieu, en vis-à-vis comme l'image est en vis-à-vis dans le miroir qui réfléchit cette image. Dans le vis-à-vis de sa Parole, Dieu réfléchit, la Parole est Dieu même réfléchissant ; « la Parole était Dieu » — le mot pour Parole qu'emploie l’Évangile de Jean étant en grec le même mot que pour « raison » ; c'est le mot — logos — qui a donné « logique ». Dieu réfléchit, réfléchit en lui-même, Dieu raisonne, puis il parle, exprimant ce raisonnement — parole de lumière.
Selon l’Évangile de Jean, l'expression par excellence de ce raisonnement en Dieu, de ce vis-à-vis éternel de Dieu et de sa Parole, comme son reflet, sa réflexion, est Jésus-Christ, Parole de Dieu devenue chair (Jean 1, 14). Lorsque Dieu l’exprime, le monde prend forme et s'éclaire (ainsi le dit Colossiens 1, concernant Jésus-Christ : « tout a été fait en lui, par lui et pour lui »).
Face à cela, les ténèbres naturelles sont le signe qu'il est une limite à la pénétration de la lumière créatrice : ne pas la recevoir. Même la lumière naturelle ne le peut la recevoir ! Soleil et astres ne sont créés qu'au quatrième jour du récit de la création de la Genèse. Le même récit qui donne la lumière aux origines, dans la parole divine des origines : « Dieu dit : "que la lumière soit", et la lumière fut ».
Mais que de possibilités s'ouvrent par l'accueil de cette lumière : le pouvoir de devenir enfants de Dieu, juste par l'accueil, dans la foi, de cette Parole et de sa lumière, par l'accueil de cette Parole donnée d'abord dans le ministère des prophètes, de Moïse à Jean le Baptiste, Loi et Prophètes, qui pour être témoins de la lumière, ne donnent pas pour autant, dit l'Évangile, le pouvoir de la vivre en vérité, dans la chair.
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Conçus dans une Parole de lumière qui précède toute lumière, cette lumière qui nous éclaire tous qui sommes venus dans le monde, nous voilà dans un monde trop souvent ténébreux, chargé de souffrance et d’humiliation, qui est d'être au temps où tout se corrompt, s'use, comme jusqu'à abîmer l’éternité…
C'est là-même, dans la nuit, que la Parole qui nous précède et nous fonde dans sa lumière d'éternité nous a rejoints, devenant chair pour qu'au cœur de notre chair nous percevions notre être d'éternité, notre vérité cachée sous le désespoir de l’humiliation et de la nuit de la chair, à présent promise à la vérité de la grâce.
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La lumière créatrice est devenue chair. Avant le verset 14, on est avant l'Incarnation, avant la venue en chair de Jésus. C'est cette même Parole, créatrice, au commencement de toute chose, qui est venue à nous à Noël, graine de lumière, pour ensemencer toute chose, pour mener le monde, la Création, à son achèvement. C'est à cette Parole des origines, créatrice, que renvoie ce commencement de l’Évangile de Jean, et à la lumière qui en est le premier effet. Une lumière qui précède toute lumière, vraie lumière, qui éclaire tout humain venant dans le monde.
Elle nous illumine, dès l’instant où nous venons à la vie. C'est en elle que nous apparaissons quand la Parole qui nous fait exister est prononcée, toutes choses qui précèdent son Incarnation, sa venue en chair. Et lorsque nous venons au jour, notre naissance, le jour naturel qui nous éclaire est alors symbole de cette lumière qui le précède de toute l'éternité.
Elle vient à nous à Noël, commençant à répandre le monde de la résurrection comme par une graine de lumière. Le déroulement de la Création est alors le développement de cette illumination du monde, de sa sortie du chaos et des ténèbres.
C'est de la sorte que, graine de lumière et de résurrection, cette même Parole qui nous fait venir à l'être peut aussi nous faire venir à la vie de Dieu, pourvu que nous l'accueillions. Car la Création, le monde, les siens : les humains, dès lors qu'ils ne reçoivent pas la Parole par laquelle ils existent, sont dans les ténèbres, selon que c'est cette Parole qui sépare la lumière des ténèbres.
La grâce venue par Jésus-Christ parle alors du pouvoir de devenir enfants de Dieu. L'écoute de la Parole venue sous la forme de la Loi, donnée par Moïse, premier témoin, et des Prophètes, où Jean le Baptiste, selon les Évangiles, annonce l'Incarnation de la Parole, le devenir chair de la Parole, qui, reçue, donne le pouvoir de devenir enfants de Dieu à autant de porteurs de cette Parole qui fait venir à la vie — lesquels enfants de Dieu ne sont pas nés de la chair ni du sang, ni d'une volonté d'homme, mais de Dieu.
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La grâce seule peut faire franchir ce pas de la vérité incarnée ! Elle est, nous dit Jean, manifestée en Jésus-Christ, qui fait connaître celui que nul n'a jamais vu : le Père.
Connaître le Père se fait dans l'accueil de la Parole, dans la chair, c'est-à-dire dans le fait de vivre de la Parole qui fait vivre, de voir de la lumière qui illumine nos yeux, nos vies. Connaître, c'est être en communion. Cette possibilité nous est dévoilée par Jésus-Christ, communion vivante avec Dieu, rencontre pleine de Dieu. Et de cette plénitude, dit l'Évangile, nous recevons tous.
Cette Parole, venue il y a deux mille ans en Jésus, Parole éternelle qui nous a créés, Parole éternelle qui nous illumine — vient naître en nous pour nous rendre féconds en Dieu, croissant jusqu'en la résurrection, et faire germer en nous la grâce de l'accueillir d'où qu'elle vienne ; de ne pas endurcir notre cœur lorsque nous l'entendons par la bouche de tous ses témoins, de Moïse à Jean le Baptiste, puis aux Apôtres et à tous les anonymes que nous côtoyons peut-être sans le savoir… Et tous ceux, qui jusqu’aux confins du monde sont témoins des possibilités qu’ouvre cette parole. Accueillir la Parole créatrice, illuminatrice, source de la vie nouvelle, ouvre la création nouvelle. Cette Parole, Fils unique de Dieu, en qui demeure pour nous le pouvoir de devenir nous aussi enfants de Dieu.
RP, 01.01.18
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