L'été approche… Temps des vacances. « Venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu », dit Jésus (Marc 6, 31). Sachant que selon la Bible, la fin du travail est de se reposer (Genèse 2, 3 ; Ex 20, 9-10 ; Deutéronome 5, 13-14), rien que de très classiquement biblique dans l’invitation de Jésus au repos…
Est-ce en rapport avec ce qu'il semble désormais acquis qu'un repos complet requiert un déplacement géographique – façon de « venir à l'écart » ? Aller à la mer, à la montagne, etc., en tout cas ailleurs, si possible loin, ce qui éventuellement classifiera la qualité du repos en fonction de l'aisance économique. Où le supposé repos s'estompe derrière une nouvelle forme subtile de compétition – ce qui est tout sauf du repos.
Héritage récent que ce déplacement géographique devenu quasiment obligatoire (et tant pis pour ceux qui n'en ont pas les moyens). Récent mais enraciné... dans un déplacement qui fut d'abord quasiment punitif ! L'origine historique de nos vacances se trouve en effet dans les pèlerinages, où il s'agissait d'aller au loin, souvent en « pénitence », notamment à Rome, ce qui était d'un grand péril ! Or le trajet passait souvent par la Provence où, notamment au XIXe siècle, des esprits cultivés ont trouvé un grand intérêt historique et patrimonial : des monuments romains qui retenaient alors toute l'attention ont fini par devenir un des buts du voyage. Y est né le tourisme, selon ce mot issu du vocabulaire anglais pour désigner ces « tours » parfois longs que devaient avoir connus ceux qui pouvaient se les offrir. C'est ainsi que ces privilèges ont acquis un intérêt qui à terme se devait d'être partagé par le plus grand nombre : à l'horizon les congés payés octroyés en 1936 par le Front populaire : le tourisme pour tous.
Ce sont quelques étapes de ce qui est devenu un déplacement obligatoire, induisant les grandes migrations de l'été.
La question qui se pose est : est-ce encore là du repos ? – tant il faut agir, remplir chaque instant de vacances d'activités diverses, dans la fébrilité d'avoir à faire le plein de souvenirs.
Où il serait utile sans doute d'en venir à la signification initiale du repos, issu de l'enseignement biblique, repos comme apaisement, ressourcement, découverte que ni le travail ni a fortiori l’agitation ne sont une fin en soi… Les jours de shabbat, les années sabbatiques ou jubilaires ne supposaient aucun déplacement géographique, mais la cessation des activités, pour vivre la paix « sous sa vigne ou son figuier ». Où il apparaît que le déplacement géographique n'est nullement obligatoire pour recevoir le repos : tout au plus un moyen éventuel pour obtenir le calme.
« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, dit Jésus, et je vous donnerai du repos » (Matthieu 11, 28).
Est-ce en rapport avec ce qu'il semble désormais acquis qu'un repos complet requiert un déplacement géographique – façon de « venir à l'écart » ? Aller à la mer, à la montagne, etc., en tout cas ailleurs, si possible loin, ce qui éventuellement classifiera la qualité du repos en fonction de l'aisance économique. Où le supposé repos s'estompe derrière une nouvelle forme subtile de compétition – ce qui est tout sauf du repos.
Héritage récent que ce déplacement géographique devenu quasiment obligatoire (et tant pis pour ceux qui n'en ont pas les moyens). Récent mais enraciné... dans un déplacement qui fut d'abord quasiment punitif ! L'origine historique de nos vacances se trouve en effet dans les pèlerinages, où il s'agissait d'aller au loin, souvent en « pénitence », notamment à Rome, ce qui était d'un grand péril ! Or le trajet passait souvent par la Provence où, notamment au XIXe siècle, des esprits cultivés ont trouvé un grand intérêt historique et patrimonial : des monuments romains qui retenaient alors toute l'attention ont fini par devenir un des buts du voyage. Y est né le tourisme, selon ce mot issu du vocabulaire anglais pour désigner ces « tours » parfois longs que devaient avoir connus ceux qui pouvaient se les offrir. C'est ainsi que ces privilèges ont acquis un intérêt qui à terme se devait d'être partagé par le plus grand nombre : à l'horizon les congés payés octroyés en 1936 par le Front populaire : le tourisme pour tous.
Ce sont quelques étapes de ce qui est devenu un déplacement obligatoire, induisant les grandes migrations de l'été.
La question qui se pose est : est-ce encore là du repos ? – tant il faut agir, remplir chaque instant de vacances d'activités diverses, dans la fébrilité d'avoir à faire le plein de souvenirs.
Où il serait utile sans doute d'en venir à la signification initiale du repos, issu de l'enseignement biblique, repos comme apaisement, ressourcement, découverte que ni le travail ni a fortiori l’agitation ne sont une fin en soi… Les jours de shabbat, les années sabbatiques ou jubilaires ne supposaient aucun déplacement géographique, mais la cessation des activités, pour vivre la paix « sous sa vigne ou son figuier ». Où il apparaît que le déplacement géographique n'est nullement obligatoire pour recevoir le repos : tout au plus un moyen éventuel pour obtenir le calme.
« Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, dit Jésus, et je vous donnerai du repos » (Matthieu 11, 28).
RP, Qdn Été 2015
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