<script src="//s1.wordpress.com/wp-content/plugins/snow/snowstorm.js?ver=3" type="text/javascript"></script> Un autre aspect…: La fin de l'amour et le "consentement"

dimanche 28 décembre 2025

La fin de l'amour et le "consentement"





Quelques citations…

« Dès que l'on s'éloigne un tant soit peu d'un contact purement physique, la catégorie du consentement dissimule le fait que l'aspect le plus essentiel des relations ne peut être contractualisé […]. L'éthique du consentement insiste et même exige que l'on prête attention à la volonté de la personne, mais elle ne tient pas compte des façons dont, dans certaines conditions, la volonté peut être (ou peut devenir) versatile, confuse, être l'objet de pressions extérieures et d'un conflit intérieur. » (Eva Illouz, La fin de l'amour, trad. fr. Sophie Renaut, Seuil 2018, p. 213)

« "Une vision bien éthérée de l'être humain, considéré comme omniscient et surtout transparent à lui-même, c'est-à-dire bien sûr sans inconscient" (Muriel Fabre-Magnan) : le consentement, comme le principe d'autonomie de la volonté sur lequel il se fonde, implique un sujet rationnel, volontaire et non vulnérable, un sujet conscient à chaque instant de sa volonté et de ce qui la fonde. Or la psychanalyse, par exemple (mais plus largement les sciences sociales dans leur ensemble), met en doute la validité d'une telle représentation de la personne en agent libre, rationnel et volontaire. » (Manon Garcia, La conversation des sexes, philosophie du consentement, Climats Flammarion 2021, p. 106-107)

« Dans la réalité sociale, creuset des significations, le sexe qui est vraiment désiré ou voulu ou bienvenu n'est pas qualifié de "consenti". Il n'a pas besoin de l'être ; sa mutualité y est partout inscrite dans l'enthousiasme et la réciprocité. » (Catharine A. MacKinnon, Le viol redéfini, Vers l'égalité, contre le consentement, Climats 2023, p. 151)

« Une violence physique laisse un souvenir contre lequel se révolter. C’est atroce, mais solide. L'abus sexuel, au contraire, se présente de façon insidieuse et détournée, sans qu'on en ait clairement conscience. On ne parle d'ailleurs jamais d' "abus sexuel" entre adultes. D'abus de "faiblesse", oui, envers une personne âgée, par exemple, un personne dite vulnérable. La vulnérabilité, c'est précisément cet infime interstice par lequel des profils psychologiques tels que celui de G. peuvent s'immiscer. C'est l'élément qui rend la notion de consentement si tangente. Très souvent, dans les cas d'abus sexuels ou d'abus de faiblesse, on retrouve un même déni de la réalité : le refus de se considérer comme une victime. » (Vanessa Springora, Le Consentement, Grasset, 2020, p. 167 )

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« La sexualité a fourni au capitalisme une extraordinaire occasion de se développer car elle exigeait d'être constamment recréée ; de même, elle a fourni de multiples opportunités de production d'atmosphères sexy […]. La sexualité est ainsi devenue un objet de consommation à multiples facettes, saturant à la fois la culture de la consommation et de l'identité privée […]. » (Eva Illouz, La fin de l'amour, trad. fr. Sophie Renaut, Seuil 2018, p. 76‑77)


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