<script src="//s1.wordpress.com/wp-content/plugins/snow/snowstorm.js?ver=3" type="text/javascript"></script> Un autre aspect…: Cause première et Création...

mercredi 13 juin 2012

Cause première et Création...





Le Moyen Âge en son époque aristotélicienne se fait fort de démontrer l’existence de Dieu comme cause première — ce qui ne signifie pas Dieu Créateur (volontaire) : la notion de Création / Créateur est « révélée ». Elle n’est pas accessible de façon contraignante pour la raison.

En outre, le monde dont la cause peut être appelée Dieu peut très bien être éternel (comme l’enseigne la philosophie d’Aristote). Il est indémontrable qu’il n’en soit pas ainsi. La foi peut relire cela comme Création — éventuellement éternelle donc — mais la raison ne peut le démontrer, alors même qu’elle est capable de démontrer la nécessité d’une cause première.

Dire ce monde créé, fût-ce éternellement, suppose une relecture croyante de la notion de cause première, identifiée alors au Dieu Créateur des Écritures, Créateur parce que radicalement transcendant au monde qui dépend donc — fût-il éternel — d’une décision éternelle de la volonté de Dieu : le monde peut dès lors être reçu par la foi comme créé à un moment donné, avec un commencement absolu.

Mais rien ne contraint à identifier la cause première d’Aristote au Dieu Créateur volontaire du monde — selon la lecture la plus simple des Écritures. La notion en son sens strict relève de la leçon héritée de la Bible : le monde dépend absolument du Dieu — la Loi biblique, qui ne dépend d'aucun souverain, en atteste. Le Dieu des Écritures est au-delà du monde qu'il pose dans l'être.

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Trois témoins : Maimonide, Thomas d’Aquin, Averroès, réputé le plus expressément aristotélicien des trois. Trois visions différentes dans un monde partagé :

Averroès affirme « l’éternité nécessaire de la création. Non seulement Averroès reprend les démonstrations d’Aristote sur l’éternité du mouvement, mais il étend la thèse à la matière première. »

Dans le livre second du Guide des Égarés, « Maïmonide établit l’existence d’un Dieu unique, échappant à l’espace et au temps ; celle d’êtres immatériels ou « intelligences séparées » entre Dieu et l’univers ; celle de la création d’un monde par la volonté de Dieu, de sa révélation et de l’inspiration prophétique. Sur ce point de la création du monde, Maïmonide constate les opinions divergentes de la religion et de la philosophie. Pour le croyant, le monde sort du néant par la libre volonté de Dieu, et il y eut commencement. Pour les philosophes, note Maïmonide, il a toujours existé — de toute éternité et pour l’éternité — ce qui ne saurait s’accorder avec l’existence de Dieu professée par la religion. » (Notre histoire n°4, septembre 1984 par Christian Troubé, "Le Guide des égarés au carrefour de la Méditerranée". Cf. Georges Hansel, "Création et éternité du monde selon Maïmonide" - Conférence au centre Edmond Fleg.)

Pour Thomas, « le commencement du monde est croyable parce qu’il est possible, et il est objet de foi parce qu’il est révélé, et qu’il est donc réel. Mais l’éternité du monde est également possible. S’il conclut à un agnosticisme de la raison philosophique, c’est parce que les deux thèses sont également possibles ».



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