<script src="//s1.wordpress.com/wp-content/plugins/snow/snowstorm.js?ver=3" type="text/javascript"></script> Un autre aspect…: mars 2010

vendredi 19 mars 2010

Osée et l'iréel



Osée 4
10 Ils mangeront, mais ils ne seront pas rassasiés ;
ils se prostitueront, mais ils ne s'accroîtront pas
— parce qu'ils ont cessé de prendre garde au SEIGNEUR.
11 La débauche et l'ivresse font perdre le sens.
12 Mon peuple interroge son morceau de bois,
c'est son bâton qui lui parle ;
car un esprit de prostitution l'égare
et en se prostituant ils se soustraient à leur Dieu.



*


« Ils se soustraient à leur Dieu » : c'est la leçon et le constat prophétique reçus du double sens du vocable de prostitution, celle de Gomer trahissant Osée et celle du peuple succombant à l'idolâtrie en se détournant de la vérité — se soustrayant à la réalité et au don de Dieu.

La leçon sur l’adultère est reçue comme image de l’idolâtrie du peuple qui poursuit ses propres fantasmes religieux dans des idoles à sa propre image, et qui rejette ipso facto le vrai Dieu, autre au point que l’on ne prononce pas son nom. De même, l’adultère est comme en recherche d’une image fantasmée, restant en souffrance de ce que l’autre se trouve être réel, et donc ne correspond pas à sa propre image projetée...

Pour le peuple idolâtre, son dieu est taillé dans un « morceau de bois ». D'où, « c'est son bâton qui lui parle »...

Rien de surprenant alors à ce que, se détournant de la réalité au profit de ce qu'on se fait à son image, projection de soi-même, on débouche sur vent : « Ils mangeront, mais ils ne seront pas rassasiés ; ils se prostitueront, mais ils ne s'accroîtront pas — parce qu'ils ont cessé de prendre garde au Seigneur. »

RP,
Antibes, AJC, 18.03.10



mercredi 10 mars 2010

Épaisseur de la mémoire (4 & fin) : le point Godwin



"Point Godwin" : c'est là que toute thématique trouve son terme. Pour la mémoire collective, l'épisode nazi est le moment où l'histoire bascule dans le mal le plus intense qui ait été conçu.


Plus dure une discussion glissant au désaccord, plus la possibilité de voir dans l'adversaire la figure de l'erreur augmente. Or, sachant que "errare humanum est, sed perseverare diabolicum", la persistance de l'adversaire dans son erreur, ou supposée erreur, le fait désigner - de plus ou moins de bonne foi - comme glissant au mal. Du mal au mal absolu, diabolique, que la mémoire collective repère dans le nazisme, le glissement est visé comme persévérance dans le mal, inaccessibilité de l'autre à l'argumentation, à défaut de l'aveu de manquer soi-même d'argumentation... tandis que la mémoire du mal réel du nazisme se dissout dans la banalisation, par son usage devenu intempestif au point d'en être tragiquement cocasse !