La célébration de Noël, venue du Fils éternel de Dieu comme un tout-petit, en terme de l’année Luther…
« Christ, Dieu et homme, ne fait qu’une seule personne. Si je veux trouver Dieu, je vais le chercher dans l’humanité du Christ. Aussi, quand nous réfléchissons à Dieu, nous faut-il perdre de vue l’espace et le temps, car Notre-Seigneur Dieu, notre créateur est infiniment plus haut que l’espace, le temps et la création. » J’ai cité Martin Luther (Propos de Table). Luther nous le rappelle, lisant ainsi le début de l’Évangile de Luc (2, 15) : « Allons donc jusqu’à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître » — : c’est au pied de la crèche que se découvre à Noël le Dieu de l’infini, c’est là la foi, devant Dieu, la seule source — sola fide — de la force qui le fera tenir ferme devant les hommes et affirmer :
« … À moins qu'on ne me convainque de mon erreur par des attestations de l'Écriture ou par des raisons évidentes — car je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu'il est évident qu'ils se sont souvent trompés et contredits — je suis lié par les textes de l'Écriture que j'ai cités, et ma conscience est captive de la Parole de Dieu : je ne peux ni ne veux me rétracter en rien, car il n'est ni sûr, ni honnête d'agir contre sa propre conscience. »
C’est la réponse célèbre de Luther à l’empereur Charles Quint lors de sa comparution devant la diète de Worms, en avril 1521, alors qu’on lui demande de se rétracter pour le contenu de ses livres où il soutient la justification par la foi seule.
Réputée fondatrice de la liberté de conscience, cette réponse relève du principe sola Scriptura — l’Écriture seule. À commencer par la mise en question du commerce des indulgences, et à déboucher sur cette déclaration devant les hommes, Luther a trouvé la force dans l’humanité du Christ, le Dieu que nul n’a jamais vu, venu à Noël, selon l’Écriture (Jean 1, 18) — posant la Parole divine qu’il reçoit dans la Bible comme fondement libérateur de la conscience humaine.
Un principe, sola Scriptura, qui verra la parole ainsi semée porter des fruits imprévus par Luther. Libérer l’Écriture, comme il l’a fait, vaut libérer sa lecture. Avec Luther, voire malgré lui s’il le faut : l’attitude insoutenable du Luther vieux envers les juifs, est liée à ce que Luther, opposant Loi et Évangile, déconsidère de ce fait, malgré tout, la Bible hébraïque en soi : il en a enseigné des livres — les Psaumes ont été décisifs —, la lecture qu’il en fait est christocentrique « Si je veux trouver Dieu, je vais le chercher dans l’humanité du Christ » ; homme de son temps, Luther croit de là devoir délégitimer finalement toute autre lecture.
Laisser parler la Bible débouche sur le principe sur lequel insistera Calvin : « Scriptura sui ipsius interpres » — « l’Écriture est sa propre interprète », ce qui permet à Calvin de constater par exemple la non-abrogation de l’Alliance du Sinaï : elle ne peut pas être abrogée, reposant sur la fidélité de Dieu. Le même Dieu parle encore aujourd’hui, depuis les mots des anciens prophètes, qui résonnent jusqu’à nos jours. Dieu parle, à Noël sa Parole est devenue chair, a revêtu l’humanité (Jean 1).
L’humanité y est appelée à « vivre devant Dieu par la foi seule » — coram Deo sola fide vivere (Habacuc 2, 4 : « le juste vivre par la foi »). Contre les injonctions hurlantes et déshumanisantes qui ont mené à la nuit de l’humanité européenne du XXe siècle, toujours tapies dans l’ombre au cœur du continent qui avait reçu le message réformateur, — la conscience devant Dieu.
« Christ, Dieu et homme, ne fait qu’une seule personne. Si je veux trouver Dieu, je vais le chercher dans l’humanité du Christ. Aussi, quand nous réfléchissons à Dieu, nous faut-il perdre de vue l’espace et le temps, car Notre-Seigneur Dieu, notre créateur est infiniment plus haut que l’espace, le temps et la création. » J’ai cité Martin Luther (Propos de Table). Luther nous le rappelle, lisant ainsi le début de l’Évangile de Luc (2, 15) : « Allons donc jusqu’à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître » — : c’est au pied de la crèche que se découvre à Noël le Dieu de l’infini, c’est là la foi, devant Dieu, la seule source — sola fide — de la force qui le fera tenir ferme devant les hommes et affirmer :
« … À moins qu'on ne me convainque de mon erreur par des attestations de l'Écriture ou par des raisons évidentes — car je ne crois ni au pape ni aux conciles seuls puisqu'il est évident qu'ils se sont souvent trompés et contredits — je suis lié par les textes de l'Écriture que j'ai cités, et ma conscience est captive de la Parole de Dieu : je ne peux ni ne veux me rétracter en rien, car il n'est ni sûr, ni honnête d'agir contre sa propre conscience. »
C’est la réponse célèbre de Luther à l’empereur Charles Quint lors de sa comparution devant la diète de Worms, en avril 1521, alors qu’on lui demande de se rétracter pour le contenu de ses livres où il soutient la justification par la foi seule.
Réputée fondatrice de la liberté de conscience, cette réponse relève du principe sola Scriptura — l’Écriture seule. À commencer par la mise en question du commerce des indulgences, et à déboucher sur cette déclaration devant les hommes, Luther a trouvé la force dans l’humanité du Christ, le Dieu que nul n’a jamais vu, venu à Noël, selon l’Écriture (Jean 1, 18) — posant la Parole divine qu’il reçoit dans la Bible comme fondement libérateur de la conscience humaine.
Un principe, sola Scriptura, qui verra la parole ainsi semée porter des fruits imprévus par Luther. Libérer l’Écriture, comme il l’a fait, vaut libérer sa lecture. Avec Luther, voire malgré lui s’il le faut : l’attitude insoutenable du Luther vieux envers les juifs, est liée à ce que Luther, opposant Loi et Évangile, déconsidère de ce fait, malgré tout, la Bible hébraïque en soi : il en a enseigné des livres — les Psaumes ont été décisifs —, la lecture qu’il en fait est christocentrique « Si je veux trouver Dieu, je vais le chercher dans l’humanité du Christ » ; homme de son temps, Luther croit de là devoir délégitimer finalement toute autre lecture.
Laisser parler la Bible débouche sur le principe sur lequel insistera Calvin : « Scriptura sui ipsius interpres » — « l’Écriture est sa propre interprète », ce qui permet à Calvin de constater par exemple la non-abrogation de l’Alliance du Sinaï : elle ne peut pas être abrogée, reposant sur la fidélité de Dieu. Le même Dieu parle encore aujourd’hui, depuis les mots des anciens prophètes, qui résonnent jusqu’à nos jours. Dieu parle, à Noël sa Parole est devenue chair, a revêtu l’humanité (Jean 1).
L’humanité y est appelée à « vivre devant Dieu par la foi seule » — coram Deo sola fide vivere (Habacuc 2, 4 : « le juste vivre par la foi »). Contre les injonctions hurlantes et déshumanisantes qui ont mené à la nuit de l’humanité européenne du XXe siècle, toujours tapies dans l’ombre au cœur du continent qui avait reçu le message réformateur, — la conscience devant Dieu.