"En ce temps-là, était paru un décret de César Auguste pour faire recenser le monde entier." (Luc 2, 1)
Savez-vous pourquoi le mois de février est si court ? C’est parce que l’empereur César Auguste a voulu un mois consacré à sa gloire, le mois qui porte son nom : août, c’est-à-dire Auguste. Et il a rajouté un jour au mois d’août pour que son mois n’en compte pas moins que le mois de Jules César, juillet : le jour ajouté en août a été retiré à février. Tel est le pouvoir de César Auguste. Déjà de son vivant, il trône parmi les dieux — voué à entrer à sa mort dans son apothéose, c’est-à-dire sa divinisation. Comme le Pharaon au temps de Moïse, César Auguste siège dans la compagnie divine.
Aujourd'hui, lui qui a pouvoir sur le monde entier en décrète le recensement : il veut compter tous ses sujets ! Pour cela, le voilà qui bouleverse le quotidien de tout un chacun. Chacun doit se rendre dans sa ville ancestrale, ce sont ses ordres.
C'est ainsi qu'il envoie une famille dont il ignore même l’existence, une famille galiléenne, à l’autre bout du pays, à Bethléem en Judée, lieu d’origine de l'homme, Joseph. La femme, Marie, enceinte, devra accoucher dans une étable : il n’y a pas d'autre place pour passer la nuit.
Qui, alors, ne connaît pas César Auguste ? Qui, alors, connaît l’enfant qui naît d’une mère sans toit que le puissant César Auguste ballote sur les routes sans même savoir qu’elle existe, au bras d'un Joseph désemparé, alors que les douleurs de l’accouchement se font sentir, et qu’on ne trouve toujours pas de toit ?
Finalement, malgré les difficultés, l’accouchement s’est bien passé, et même mieux — cela aussi l’empereur l’ignore — il a eu lieu conformément aux prophéties : Dieu a donné un autre sens, un sens éternel, à ce qui se passe ce jour. De toute éternité, il est dit que le Fils de Dieu naîtra là, dans ces conditions, pour le salut des hommes, malgré l’empereur, et à travers ses décrets.
Il ignore la femme qu’il ballote sur les routes, et sa grossesse, lui César Auguste adoré comme dieu — comme antan Pharaon. Mais comme pour l'antique Pharaon, qui de nos jours célèbre César Auguste, empereur de toute la Terre, qu’il bouleverse par ses décrets ?
Quant à l’enfant, alors ignoré de tous, et surtout de l’empereur, c’est sa naissance que nous célébrons, avec les anges, comme l’événement le plus important de l’histoire du monde, l’événement à partir duquel nous datons tous les autres événements, y compris le temps du règne lointain, et devenu un parmi d’autres, de l’empereur César Auguste. N’apprend-on pas aujourd’hui, superbe ironie, que César Auguste avait été mis au rang des dieux en 12 avant… Jésus-Christ !?
Tel est le signe de Dieu. Telle est la façon surprenante dont Dieu manifeste sa puissance ; car, dit-il, « ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ». C'est la nuit d'un nouvel Exode, la nuit de la liberté, où l'enfant qui échappe à la puissance, et même à la connaissance de César Auguste, cet autre Pharaon de toute la terre, nous libère de tous nos esclavages et nous fait passer à la liberté nouvelle.
Savez-vous pourquoi le mois de février est si court ? C’est parce que l’empereur César Auguste a voulu un mois consacré à sa gloire, le mois qui porte son nom : août, c’est-à-dire Auguste. Et il a rajouté un jour au mois d’août pour que son mois n’en compte pas moins que le mois de Jules César, juillet : le jour ajouté en août a été retiré à février. Tel est le pouvoir de César Auguste. Déjà de son vivant, il trône parmi les dieux — voué à entrer à sa mort dans son apothéose, c’est-à-dire sa divinisation. Comme le Pharaon au temps de Moïse, César Auguste siège dans la compagnie divine.
Aujourd'hui, lui qui a pouvoir sur le monde entier en décrète le recensement : il veut compter tous ses sujets ! Pour cela, le voilà qui bouleverse le quotidien de tout un chacun. Chacun doit se rendre dans sa ville ancestrale, ce sont ses ordres.
C'est ainsi qu'il envoie une famille dont il ignore même l’existence, une famille galiléenne, à l’autre bout du pays, à Bethléem en Judée, lieu d’origine de l'homme, Joseph. La femme, Marie, enceinte, devra accoucher dans une étable : il n’y a pas d'autre place pour passer la nuit.
Qui, alors, ne connaît pas César Auguste ? Qui, alors, connaît l’enfant qui naît d’une mère sans toit que le puissant César Auguste ballote sur les routes sans même savoir qu’elle existe, au bras d'un Joseph désemparé, alors que les douleurs de l’accouchement se font sentir, et qu’on ne trouve toujours pas de toit ?
Finalement, malgré les difficultés, l’accouchement s’est bien passé, et même mieux — cela aussi l’empereur l’ignore — il a eu lieu conformément aux prophéties : Dieu a donné un autre sens, un sens éternel, à ce qui se passe ce jour. De toute éternité, il est dit que le Fils de Dieu naîtra là, dans ces conditions, pour le salut des hommes, malgré l’empereur, et à travers ses décrets.
Il ignore la femme qu’il ballote sur les routes, et sa grossesse, lui César Auguste adoré comme dieu — comme antan Pharaon. Mais comme pour l'antique Pharaon, qui de nos jours célèbre César Auguste, empereur de toute la Terre, qu’il bouleverse par ses décrets ?
Quant à l’enfant, alors ignoré de tous, et surtout de l’empereur, c’est sa naissance que nous célébrons, avec les anges, comme l’événement le plus important de l’histoire du monde, l’événement à partir duquel nous datons tous les autres événements, y compris le temps du règne lointain, et devenu un parmi d’autres, de l’empereur César Auguste. N’apprend-on pas aujourd’hui, superbe ironie, que César Auguste avait été mis au rang des dieux en 12 avant… Jésus-Christ !?
Tel est le signe de Dieu. Telle est la façon surprenante dont Dieu manifeste sa puissance ; car, dit-il, « ma puissance s’accomplit dans la faiblesse ». C'est la nuit d'un nouvel Exode, la nuit de la liberté, où l'enfant qui échappe à la puissance, et même à la connaissance de César Auguste, cet autre Pharaon de toute la terre, nous libère de tous nos esclavages et nous fait passer à la liberté nouvelle.
RP,
Poitiers, Veillée de Noël 2013
Poitiers, Veillée de Noël 2013