Pentecôte. Don de l'Esprit, du souffle, tout à nouveau. Comme pour une nouvelle création : Genèse 2, 7 : « Le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’être humain devint vivant. » « Tu envoies ton souffle, ils sont créés, et tu renouvelles la surface du sol », dit le Psaume 104 (v. 30). Dieu donne la vie à l’être humain en « insufflant dans ses narines le souffle de vie » — c’est-à-dire l’Esprit de vie. Jésus reprend le geste du récit de la Genèse à son compte : il met en place une nouvelle création, il donne tout à nouveau l’Esprit de Dieu.
De même qu’il a vécu lui-même dans la vérité de l’Esprit qui l’a animé, la nouvelle création, la création menée à son accomplissement comme monde de la résurrection, est animée de la vie de l’Esprit. Esprit de liberté. Car la création nouvelle est fondée sur la libération, et donc sur le pardon qui seul libère pleinement — le pardon reçu de Dieu, et à porter au monde : « déliez ceux qui sont liés » (Jean 20, 23).
« Le pardon est certainement l’une des plus grandes facultés humaines et peut-être la plus audacieuse des actions, dans la mesure où elle tente l’impossible — à savoir défaire ce qui a été — et réussit à inaugurer un nouveau commencement là où tout semblait avoir pris fin. » (Hannah Arendt)
Nouveau commencement. Défaire ce qui avait été et ouvrir sur l'impossible. Ici s’ouvre la porte de tous les possibles. Porte de liberté. Une liberté qui est bien une question de pardon — le pardon qui libère : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis » (Jean 20, 23).
Tel est le cœur de l'envoi, la mission — Jean 20, 21 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » C’est par des êtres humains, par nous, que le projet de la création est appelé à être accompli. Jésus passe le relais en donnant l’Esprit du Père qui l’a animé : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».
C’est à une dépossession, un retrait de nous-mêmes que nous sommes appelés. Une dépossession qui correspond précisément à l'action mystérieuse de Dieu dans la création, jusqu’à la résurrection. On lit dans la Genèse que Dieu est entré dans son repos. Dieu s'est retiré pour que nous puissions être, comme le Christ s'en va pour que vienne l'Esprit qui nous fasse advenir nous-mêmes en Dieu pour la résurrection.
Pardonnés. L’Esprit saint remplit de sa force de vie quiconque, étant dépossédé, jusqu’à être abattu, en appelle à lui. C’est alors, alors que nous sommes sans force, que tout devient possible. « Ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse », est-il dit à Paul (2 Co 12, 9).
Devenir ce que nous sommes en Dieu qui s'est retiré pour que nous puissions être, par le Christ qui s’est retiré pour nous faire advenir dans la liberté de l’Esprit saint, pour que nous nous retirions à notre tour de tout ce que nous concevons de nous-mêmes. C'est ainsi que se complète notre création à l'image de Dieu, que se constitue notre être de résurrection pour la création nouvelle. « Jésus souffla sur eux et leur dit : "Recevez l'Esprit Saint" » (Jean 20, 22).
De même qu’il a vécu lui-même dans la vérité de l’Esprit qui l’a animé, la nouvelle création, la création menée à son accomplissement comme monde de la résurrection, est animée de la vie de l’Esprit. Esprit de liberté. Car la création nouvelle est fondée sur la libération, et donc sur le pardon qui seul libère pleinement — le pardon reçu de Dieu, et à porter au monde : « déliez ceux qui sont liés » (Jean 20, 23).
« Le pardon est certainement l’une des plus grandes facultés humaines et peut-être la plus audacieuse des actions, dans la mesure où elle tente l’impossible — à savoir défaire ce qui a été — et réussit à inaugurer un nouveau commencement là où tout semblait avoir pris fin. » (Hannah Arendt)
Nouveau commencement. Défaire ce qui avait été et ouvrir sur l'impossible. Ici s’ouvre la porte de tous les possibles. Porte de liberté. Une liberté qui est bien une question de pardon — le pardon qui libère : « ceux pour qui vous remettez les péchés, ils leur ont été remis. Ceux pour qui vous les soumettez, ils leur ont été soumis » (Jean 20, 23).
Tel est le cœur de l'envoi, la mission — Jean 20, 21 : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » C’est par des êtres humains, par nous, que le projet de la création est appelé à être accompli. Jésus passe le relais en donnant l’Esprit du Père qui l’a animé : « comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie ».
C’est à une dépossession, un retrait de nous-mêmes que nous sommes appelés. Une dépossession qui correspond précisément à l'action mystérieuse de Dieu dans la création, jusqu’à la résurrection. On lit dans la Genèse que Dieu est entré dans son repos. Dieu s'est retiré pour que nous puissions être, comme le Christ s'en va pour que vienne l'Esprit qui nous fasse advenir nous-mêmes en Dieu pour la résurrection.
Pardonnés. L’Esprit saint remplit de sa force de vie quiconque, étant dépossédé, jusqu’à être abattu, en appelle à lui. C’est alors, alors que nous sommes sans force, que tout devient possible. « Ma grâce te suffit car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse », est-il dit à Paul (2 Co 12, 9).
Devenir ce que nous sommes en Dieu qui s'est retiré pour que nous puissions être, par le Christ qui s’est retiré pour nous faire advenir dans la liberté de l’Esprit saint, pour que nous nous retirions à notre tour de tout ce que nous concevons de nous-mêmes. C'est ainsi que se complète notre création à l'image de Dieu, que se constitue notre être de résurrection pour la création nouvelle. « Jésus souffla sur eux et leur dit : "Recevez l'Esprit Saint" » (Jean 20, 22).