<script src="//s1.wordpress.com/wp-content/plugins/snow/snowstorm.js?ver=3" type="text/javascript"></script> Un autre aspect…: Le figuier, l’exil et la promesse

mercredi 15 avril 2015

Le figuier, l’exil et la promesse






1. Nathanaël sous le figuier et le paradis perdu

Jean 1 : 43-51 :
[...] Jésus résolut de gagner la Galilée. Il trouve Philippe et lui dit: "Suis-moi." […] Philippe […] va trouver Nathanaël et lui dit: "Celui de qui il est écrit dans la Loi de Moise et dans les prophètes, nous l’avons trouvé: c'est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth." [...Jésus] dit à Nathanaël […] : Avant même que Philippe ne t’appelât, alors que tu étais sous le figuier, je t'ai vu. " Nathanaël reprit : "Rabbi, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël." Jésus lui répondit : "Parce que je t'ai dit que je t'avais vu sous le figuier, tu crois. Tu verras des choses bien plus grandes." Et il ajouta : "En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme."

En faut-il si peu, peut-on se demander en effet, pour convaincre Nathanaël que Jésus est le Messie attendu ? Mais, en fait, est-ce si peu ? Apparemment, Jésus n'a pas dit grand chose de significatif : « je t'ai vu sous le figuier ». Pourquoi un tel écho en Nathanaël ? La conclusion de Jésus en laisse deviner la raison : « vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. » L'évocation du figuier a provoqué en Nathanaël un écho d'éternité; celui d'un temps où les anges frayent avec les hommes. Cette éternité dont le fils de l'Homme en Jésus nous ouvre enfin à nouveau le ciel. L'écho d'un paradis immémorial, comme il en sera à nouveau dans le Royaume promis, ce jour où « ils demeureront chacun sous sa vigne et son Figuier, et personne pour les troubler. Car la bouche du SEIGNEUR le tout-puissant a parlé » (Michée 4:4).

Ce temps promis est aussi le rappel d'un temps passé, alors heureux : ainsi 1 Rois 4:25 : « Juda et Israël demeurèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, de Dan jusqu'à Béer-Shéva, durant toute la vie de Salomon. » Et en amont encore, plus haut que le temps de Salomon, que le temps d'avant l'exil à Babylone et la destruction du Temple, c'est au paradis originel que renvoie la promesse, au paradis où apparaît, comme premier arbre nommé, le figuier, juste après la faute, on y reviendra. Il fallait bien qu'on fût alors sous son figuier, dans le bonheur d'un ciel ouvert. Un monde désormais perdu dont Nathanaël perçoit alors la nostalgie infinie. L'histoire d'une perte, d'une dégradation qui se déroule dans l'histoire ; une perte devenue dès lors moteur de l'histoire.


2. Histoire de la déchéance du figuier de l’Inde au Moyen Age
en passant par l’antiquité et Rome

Et de l'Antiquité indienne et méditerranéenne au Moyen Age, on assiste à une dégradation de l'image du figuier, comme pour une illustration d'une chute et d'un exil irrémédiables. On empruntera à un spécialiste fort bien renseigné, Alain Pontoppidan[1], les éléments de description de ce processus qui apparaît bien comme une dégradation.

« [...] En Inde [depuis des temps immémoriaux, le figuier est] sacré, [sous une espèce appelée le pipal, ou arbre Bo (en latin : Ficus religiosa)] ; c'est l’arbre du monde qui relie la terre au ciel, le figuier perpétuel des Upanishad. Traditionnellement consacré à Shiva et à Vishnu, le culte du figuier est associé à celui du serpent, force fécondante et symbole de sagesse. Il abrite souvent un autel en plein air ou un petit oratoire. » (Pontopiddan p. 32-33.).
Remarquons cette coïncidence apparente avec la Genèse où les Feuilles de figuier apparaissent après l'intervention du serpent.
Décrivant l'arbre, Alain Pontopiddan remarque de son côté (p.15) que « ses branches basses s'inclinent vers le sol jusqu'à s'y poser comme de gros serpents gris ». Voilà un arbre sacré qui laisse déjà percer, peut-être, sa future ambiguïté.

Toujours en Inde, cette espèce du figuier est aussi l'arbre sous lequel le Bouddha connut l'illumination. Entretenu, l'arbre du Bouddha est resté objet de vénération jusqu'à nos jours[2].
Le Bouddha sous son figuier ne ressemble-t-il pas au Nathanaël qu'a vu Jésus ?

Allant vers l'Ouest, vers l'Antiquité méditerranéenne, on retrouve cette vénération et une symbolique similaire ‑ de l'Afrique à l'Europe :
« Aux Égyptiens qui le considéraient comme un don des dieux, il apparaît comme un symbole de fécondité, un arbre nourricier relié à la déesse mère. » (Pontopiddan p. 63.)
Et nous voilà avec un arbre féminin apparemment.

Ainsi, de même, « Il jouait chez les Grecs un rôle Important dans le culte de Déméter, la déesse de la terre et des moissons. La figue avec son ventre rebondi a quelque chose des rondeurs de la femme [...] », note Alain Pontoppidan (p. 63), qui fait remarquer que le fruit ouvert évoque même le sexe féminin.

« Les Romains [, eux,] vénéraient le figuier sous le nom de ruminal (de rumen, la mamelle), en mémoire de l’arbre sous lequel Remus et Romulus avaient tété la louve, avant d’être recueillis par le berger Faustulus et sa femme Laurentia ; ce figuier était consacré à Mars, le père des jumeaux fondateurs de la cité [...] »(Pontopidan p. 64).
Le figuier associé au dieu viril, Mars. Arbre féminin a-t-on dit. Effectivement. Mais, ainsi, on le voit, pas uniquement.

Car sous cet angle, on a remarqué que « le fruit [a aussi] forme de bourse, à tel point que chez les Berbères le même mot désigne à la fois les figues et les [… bourses, justement][3]. Pour des raisons de décence, on le remplace dans la conversation courante par le mot khrif qui signifie automne ‑ la saison des figues. [...] » (Pontopidan p. 64.)

Et « les Grecs le reliaient [, outre Déméter,] à Dionysos, et surtout à Priape, le dieu de la, fécondité et des jardins. Les statues de Priape étaient faites de bois de figuier, tout comme le phallus rituel porté en procession pendant les cérémonies dionysiaques. » (Pontopiddan p. 65.)

« Une étrange parenté associe le figuier sauvage et le bouc. Le même mot les désignait dans certaines régions de Grèce […]. On parle encore aujourd'hui de caprifiguiers pour désigner les arbres mâles, fécondateurs, par une analogie claire avec le rôle fécondant du bouc dans un troupeau de chèvres. Dionysos et Priape ne sont pas loin. [...] » (Pontopiddan p. 65.)

« La symbolique du figuier a [donc] quelque chose d'équivoque. Serait-il un arbre androgyne ? » (Pontopiddan p. 63.)

C'est ici que ça se dégrade... Toutes ces similitudes « ont dès l’Antiquité valu à la figue une connotation obscène, un caractère impur. A Rome les monstres étaient brûlés sur des bûchers de figuier, non pas à cause de ses qualités purificatrices, mais parce qu 'il avait lui-même quelque chose de monstrueux. Et lorsqu'un figuier s'enracina sur le toit du temple de la déesse Diane que servaient des vestales [, ces prêtresses vierges], il fallut non seulement l’arracher, mais détruire le temple qu'il avait profané. » (Pontopiddan p. 66.)
Quant au figuier de Romulus et Remus, consacré à Mars, « les incidents qui l’affectaient étaient toujours regardés comme de mauvais présages. Ainsi, un an avant le meurtre d’Agrippine par son fils Néron, le figuier sacré se dessécha. Il lui poussa de nouveaux rejets, mais le règne de Néron fut une période sombre pour l’Empire romain, qui vacilla sur ses bases. » (Pontopiddan p. 64.)

Plus tard, le Moyen Age fera du figuier carrément un arbre diabolique.[4]
« En Italie du Sud, on prétend parfois qu'un diable se cache dans chacune de ses feuilles, et qu'il ne fait plus de fleurs depuis que Judas [se serait] pendu à une de ses branches [ce que ne dit pas le Nouveau Testament !] En Sicile catholique, "le figuier, arbre phallique, et le noyer, arbre nuptial, sont devenus non seulement des arbres maudits, mais des instruments de malédiction " », signale Angelo de Gubernatis, La Mythologie des plantes, 1818. (Pontopiddan p. 61-68.)

« Un arbre aussi magique et aussi et ambigu que le figuier, soupçonné d’accointances avec le diable, ne pouvait que nourrir de nombreuses superstitions. Elles sont contradictoires, suivant que l'un ou l’autre de ses aspects était mis en avant. Ainsi le figuier protège-t-il contre la foudre, et on le plante volontiers à proximité de la maison. Mais on prétend aussi qu'il est fort dangereux de dormir sous son ombre. Quiconque s’y abandonne voit paraître une femme habillée en moine, tenant un couteau à la main, qui lui propose de le prendre par la pointe ou par le manche. S'il choisit la pointe, il mourra mais s'il préfère le manche il sera seulement roué de coups ! Une autre croyance assure que si on rêve de figues on recevra des coups de bâton. Sans doute est-ce la punition encourue pour une rêverie aussi inconsciemment obscène ! Fort heureusement, on peut se protéger des esprits malins habitant le figuier en faisant une petite coupure dans une de ses branches, puis en avalant trois feuilles. [...] » (Pontopiddan p. 68-10.)

Et pourtant comme en rend compte le poète Francis Ponge, écrivant du cœur de sa culture manifestement biblique : « se nourrir de l’autel scintillant en son intérieur qui la remplit toute d'une pulpe de pourpre gratifiée de pépins. » (Francis Ponge, La figue) ; pourtant, donc, on a effectivement affaire à « cet arbre généreux [...] intimement mêlé au destin des peuples méditerranéens, dont il fut une des principales sources de nourriture. [...] » (Pontopiddan p. 68.)

Ici, changeant de registre, ses connotations en font le symbole du peuple de Dieu. La fécondité est dans la Bible l'expression de la bénédiction. La générosité féconde du figuier ne pouvait qu'y trouver sa place. Arbre nourricier et fécond, c'est ce que Dieu attend de son peuple, de ses peuples. C'est ici que prend place, a contrario, un épisode biblique qui a frappé les imaginations, et qui rejoint les ambiguïtés traditionnelles de l'arbre dans les cultures non-bibliques. Cet épisode est celui du figuier stérile maudit par Jésus. Comme une expression terminale du cheminement universel de la gloire à la déchéance que l'on vient de voir, ce figuier-là devient le symbole d'un périlleux manque de générosité, anormal pour un figuier. Le manque de générosité risque toujours de conduire le monde à sa fin...


3. Histoire biblique : le figuier stérile maudit, la destruction du temple et l’exil

Marc 11 : 12-15, 20-21 :
Jésus eut faim, écrit Marc. Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il n’y trouverait pas quelque chose. Et s'étant approché, il ne trouva que des feuilles, car ce n'était pas le temps des figues. S’adressant à lui, il dit. "Que jamais plus personne ne mange de tes fruits !" Et ses disciples écoutaient. Ils arrivent à Jérusalem. Entrant dans le temple, Jésus se mit à chasser ceux qui vendaient et achetaient dans le temple ; […] En passant le matin, ils virent le figuier desséché jusqu’aux racines. Pierre, se rappelant, lui dit : "Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit est tout sec."

Il s'agit d'« une parabole : le peuple n’avait pas répondu à l’attente du Seigneur, qui annonce ainsi son jugement. Cet arbre avait les feuilles qui viennent avec les premiers fruits ; il aurait au moins dû avoir quelques figues vertes du printemps, car dit Marc, "ce n'était pas la saison des figues" (d'[automne], la vraie récolte). » (Dictionnaire biblique Emmaüs.)

Entre la malédiction du figuier, et son résultat, le constat de Pierre : il a séché ; entre ces deux moments, se place l'épisode fameux où Jésus chasse les vendeurs du Temple. Ce n'est évidemment pas le fait du hasard. Le Temple est le lieu symbolique de la relation entre Dieu et son peuple, entre Dieu et les hommes. Le Temple comme un arbre qui relie la terre au ciel. Le Temple, carrefour nourricier du monde, ne remplit plus son office. Il est comme un arbre desséché. Et pas n'importe quel arbre, ici, mais le figuier, le premier arbre mentionné au paradis. La malédiction du figuier, et son accomplissement : il sèche ‑ est alors parabole du Temple et du monde dont il est le cœur : la fin est proche ; l'exil s'annonce, reproduction de la déportation à Babylone symbolisée déjà chez les anciens prophètes par la flétrissure de ce symbole de bénédiction par excellence qu'est le figuier. Ainsi Jérémie 8:13 : « je suis décidé à en finir avec eux ‑ oracle du SEIGNEUR, pas de raisins à la vignes pas de figues au figuier, le feuillage est flétri. Je les donne à ceux qui leur passeront dessus. »
Ou Osée 2:12 : « Je dévasterai sa vigne et son figuier dont elle disait : "Voilà le salaire que m'ont donné mes amants." Je les changerai en fourré, et les bêtes sauvages en feront leur nourriture. »
Ou Joël 1:12 : « la vigne est étiolée, le figuier flétri ; grenadier, palmier, pommier, tous les arbres des champs sont desséchés. La gaieté, confuse, se retire d'entre les humains. »

C'est l'exil lors de la destruction du premier Temple qui est évoqué, et au fond l'exil du paradis. C'est un choc pédagogique que veut provoquer Jésus. L'exil prendra fin dans un vrai retour à Dieu, lorsque le symbole du Temple trouvera sa plénitude, l'arbre reliant la terre au ciel, selon cette autre prophétie de Jésus : le figuier d'Israël va reverdir et porter des fruits. Prophétie donnée peu après, en Marc 13:28 : « Comprenez cette comparaison empruntée au figuier. Dès que ses rameaux deviennent tendres et que poussent ses feuilles, vous reconnaissez que l'été est proche. » Retour d'exil d'Israël, et au-delà, retour universel d'un exil universel, qui commence bien avant ses diverses expressions historiques. Retour de l'exil loin de Dieu, exil dans une nudité qu'avaient voulu couvrir les feuilles du figuier du paradis. Rappelons à présent l'épisode :


4. Genèse 3 et les feuilles de figuier comme résumé de l'histoire de l’exil universel

Genèse 3 : 1-7 :
Or le serpent était la plus [rusée] de toutes les bêtes des champs que le SEIGNEUR Dieu avait faites. […] Le serpent [avait] dit à la femme : "Non, vous ne mourrez pas, mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme Dieu connaissant le bien et le mal. [Le mal : la pomme selon la traduction latine ‑ malum = pomme ou mal ‑ d'un terme désignant donc un arbre dont on ne sait pas quel il est ‑ pas le figuier non plus !] La femme vit que l’arbre était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance. Elle en prit un fruit dont elle mangea, elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il en mangea. […] Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils surent qu'ils étaient nus. Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des pagnes. C'est là qu'apparaît le figuier, premier arbre nommé dans la Bible.

« Le même mot hébreu, à une nuance près, peut désigner à la fois le figuier et la passion, le désir charnel », a-t-on remarqué » (Pontopiddan p.66).
Mais aussi, faut-il préciser, avec une autre nuance, le prétexte. « Leurs yeux à tous deux s'ouvrirent et ils surent qu'ils étaient nus [rusés]. Ayant cousu des feuilles de figuier [de prétexte], ils s'en firent des pagnes. »
‑ Figuier (te'enah = figue, figuier) (ta'anah = rut, chaleur des animaux, passion, désir charnel) (to'anah = prétexte, occasion, motif). ‑
En reste « un vêtement quelque peu urticant, plus proche du cilice que de l'habit de noces, comme un premier contact avec la rudesse du monde, avec l’innocence perdue. […] » Comme le remarque Pontopiddan (p. 66).
C'est l'exil dont il faudra revenir...


5. Le figuier signe de prospérité et la promesse du Royaume

Avant ce retour, il faudra que tombent le masque et ces feuilles, conformément à la prophétie de Jésus maudissant le figuier stérile. Ainsi viendra la fin.
Déjà le disait Ésaïe (34:4) : « toute l'armée des cieux se décomposera, les cieux seront roulés comme un document, et toute leur armée tombera comme tombent les feuilles de la vigne et celles du figuier. »
Et en écho, l'Apocalypse (6:13), concernant ici plus seulement les feuilles, mais les fruits : « Les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme fruits verts d'un figuier battu par la tempête. » Voilà ce qu'annonce la malédiction du figuier stérile.


Alors seulement peut germer la promesse d'un figuier fécond, plein d'un bonheur nouveau : « dès que ses rameaux deviennent tendres et que poussent ses feuilles, vous reconnaissez que  l'été est proche. »
Apocalypse 22:2 : « au milieu de la place de la cité et des deux bras du fleuve, est un arbre de vie produisant douze récoltes. Chaque mois il donne son fruit, et son feuillage sert à la guérison des nations. »

Où l'on retrouve le symbole de l'abondance qu'est le figuier dans toutes les promesse de la Bible où dès la Torah, la Terre promise est décrite comme un « pays de vigne, de figuiers et de grenadiers, pays d'oliviers, d'huile et de miel » (Deutéronome 8:8).

S'annonce alors le jour où « ils demeureront chacun sous sa vigne et son figuier, et personne pour les troubler. Car la bouche du SEIGNEUR le tout-puissant a parlé » (Michée 4:4).
Pour cela, le Seigneur lance un appel : « Liez-vous d’amitié avec moi, rendez-vous à moi, et chacun de vous mangera des fruits de sa vigne et de son figuier et boira l'eau de sa citerne » (Ésaïe 36:16).
« Le figuier forme ses premiers fruits. Et les vignes en fleur exhalent leur parfum. Lève-toi, ma compagne, ma belle, et viens ! » (Cantique 2:13).


R.P., Gardonnenque 2002





[1] Alain Pontoppidan, Le figuier, Arles, Actes Sud, coll. « le nom de l’arbre », 1997. 
[2] « […] Deux cents ans après là mort de Gauttama, l’empereur Açoka [sous lequel le bouddhisme devint en Inde religion officielle, fit construire autour de lui un temple à ciel ouvert dans lequel Il plaça un trône de pierre, le Vadjrâsana, à l’endroit où s’était tenu l’Éveillé. […] Des repousses du figuier du Bouddha subsistent jusqu'à aujourd'hui, toujours vénérées, « à proximité du Vadjrâsana […]. Un autre descendant de l’arbre originel se trouve sur l’île de Sri Lanka : Il y fut rapporté par la fille de l'empereur Açoka, la princesse Sanghamitta, quand ce pays se convertit au bouddhisme,  Il y a plus de deux mille trois cents ans. » (Pontopiddan p. 33-34. ) 
[3] Dans le Var, n'a-t-on pas surnommé une espèce, la « Marseillaise », « couille du pape » ? « sans doute, » précise Pontopiddan (p. 54), fort bien renseigné, je vous l’ai dit, « parce qu'elle n'est pas bien grosse. » 
[4] Alain Pontoppidan  attribue cette nouvelle dérive à « la religion chrétienne, dans [ce qu’il appelle] son aversion maladive pour le plaisir charnel, [confondant] sexualité et génitalité » (p. 67.) Il est plus vraisemblable, vu la vision plutôt positive de la Bible pour le figuier, qu'on assiste au contraire à une accentuation de la dérive négative de la tradition issue de l’Antiquité romaine.



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