<script src="//s1.wordpress.com/wp-content/plugins/snow/snowstorm.js?ver=3" type="text/javascript"></script> Un autre aspect…: Délier ce qui est lié

mercredi 5 septembre 2007

Délier ce qui est lié


« Ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel » (Matthieu 18, 18) ;
« L’Esprit du Seigneur m’a envoyé pour proclamer aux captifs leur libération » (Esaïe 61, 1).


Le Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien. L’anneau comme lien avant la délivrance…

Une citation :

« Il ne s’agit pas, avec le Seigneur des Anneaux, d’une transposition originale de l’Evangile ou d’une simple allégorie, mais d’une histoire propre qui reprend de nombreux éléments mythologiques en lui ajoutant une dimension transcendantale et humaine plus importante. Car le Seigneur des Anneaux traite des questions religieuses fondamentales de toute l’humanité : la Création, la Chute, la mort, l’éternité et le destin de l’homme.

A la différence des autres grandes œuvres fantastiques de notre époque, le Seigneur des Anneaux ne met pas en scène des héros pleins de super-pouvoirs. Au contraire : le livre ne parle que de la faiblesse des hommes devant la tentation. Les véritables héros de l’histoire, ce sont en fait les plus petits, les hobbits, et particulièrement Frodon, seul capable de porter l’anneau jusqu’au Mont du Destin. Les hommes, quant à eux, appartiennent à une race faible, assoiffée de pouvoir et de domination. Le plus courageux d’entre eux, le roi Aragorn, puise sa force dans son refus net à s’approcher de l’anneau : il n’est qu’un homme et il reconnaît humblement sa propre faiblesse. Et Jésus ne nous a-t-il pas enseigné que le meilleur moyen de ne pas succomber à la tentation, c’est de “couper court” avec tout ce qui conduit au péché ?

La trame générale, sans aucune allégorie, reprend quelques éléments fondamentaux de la Passion. C’est bien le salut de la “Terre du Milieu” qui est en jeu. Les personnages essentiels, qui se lancent dans une aventure complètement disproportionnée à leurs capacités savent que leur chance de revenir chez eux est infime. (Mais c’est sans compter cette providence invisible, qu’on ne voit pas et dont on ne parle pas explicitement, mais qui est en fait omniprésente, à chaque page de l’œuvre de Tolkien). Vont-ils devoir donner leur vie pour ceux qu’ils aiment ? C’est lorsqu’ils s’y décident qu’ils découvrent que c’est seulement par le sacrifice et même par la mort que ce qui est perdu sera retrouvé, — mais ils ne savent comment —, et le mal et la mort vaincus. Une attitude bien exprimée par un des héros du livre au moment de sa mort : “Nous partons dans la tristesse, mais non dans le désespoir.” Les personnages de Tolkien acceptent ce sacrifice dans une conscience très grande de la bonté fondamentale de ce qu’ils vont perdre, et on peut retrouver en celle-ci un écho de la parole des premiers martyrs, exaltant la beauté du monde face à leurs bourreaux mais lui préférant son Auteur.


Illustration, d’après le film de Peter Jackson — musique : Ramble On (Led Zeppelin)


Le dénouement de l’histoire reprend, quant à lui, un élément présent dans la plupart des contes et aussi, bien qu’à un degré encore plus élevé, dans l’Evangile. Tout conte doit, d’après Tolkien, s’achever par une “eu-catastrophe” finale, c’est-à-dire un retournement de façon soudaine qui procure au lecteur de la joie. L’objectif de Tolkien est non seulement religieux mais missionnaire, il veut conduire son lecteur à ressentir cette joie particulière de l’“eucatastrophe” dans sa fiction afin de l’aider à saisir la “grande Joie” de l’“eucatastrophe” réelle, celle que rapportent les Evangiles, celle du Gloria des Anges et du matin de Pâques : “La naissance du Christ est l’eucatastrophe de l’histoire de l’homme… la Résurrection est l’eucatastrophe de l’histoire de l’Incarnation.” Tolkien fait en effet remarquer que l’Evangile commence et s’achève dans la joie. Il est, pour lui, la plus belle des histoires que nous désirons être vraies — et il est vrai. Dans une lettre, Tolkien n’hésite pas à écrire que “bien sûr, je ne veux pas dire que les Evangiles ne sont qu’un conte ; mais je tiens avec force qu’ils racontent un conte : le plus grand” ».


Extrait de :
http://news.catholique.org/analyses/5716-pourquoi-le-seigneur-des-anneaux-est, un développement catholique — Tolkien était catholique romain — mais qui vaut aussi bien dans une perspective protestante.

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